De Daphné ^^

Les oiseaux se regardent et s’envolent, ils préparent comme un ballet et semble ne penser à rien. Leur façon de virevolter dans les airs est si naturelle que je me demande si tous comptes fais, nous ne pourrions pas en faire de même. Pour l’instant, ils ne sont que quarante-sept en l’air et quatorze sur le fil, des étourneaux comme je les aime même si ils salissent les voitures quand ils restent perchés au dessus d’elles.
CLAP !
Quel sursaut ! Ce professeur de mathématique n’a vraiment aucune pitié lorsqu’il s’agit de rêves ou d’inattention. Il ne m’a pas frapper, il n’est pas assez sot pour cela, il sait que beaucoup d’élèves connaissent la loi contre le châtiment corporel. Il a simplement tapé ses mains l’une contre l’autre ce qui a perturbé mes pensés. Monsieur Sibon rit, enfin, si on peut qualifier un petit sourire en coin de rires mais cela lui si inhabituel que les élèves se regardent les uns les autres l’air étonné. Il reprend sa craie et continue son équation, il doit être content simplement pour une chose, il a enfin réussi à me trouver défauts, ce qui cherchait à faire depuis le début de l’année. Je le comprend, cela ne doit pas être très agréable de m’avoir en cours, toujours en train de lever la main, dans son coin de la salle, près de la fenêtre, sans avoir besoin d’explication ou correction. Il doit même penser que mon esprit dépasse le sien sur un grand nombre de lignes. Que je ne suis qu’un fruit de l’intelligence ; que je n’ai pas besoin de travailler, que les défauts me manquent et que je ne l’aime pas pour cette chose. Sur ce seul point il a tord : si je ne l’aime pas, c’est uniquement car son enseignement laisse à désirer et que ses cris retentissent sans cesses dans sa salle.

Si je regardais les oiseaux, c’était uniquement pour détourner mon regard de cette perle de la nature que j’admire depuis des mois sans que personne ne me remarque. Je ne suis pas intelligente, non, on laisse sa tête prendre de l’avant, pas son cœur lorsqu'on n’a les qualités intellectuelles requises. Le fait de rester à l’écart, je me le pardonne, mais celui de tomber amoureuse si ça m’arrive un jour, je ne me le pardonnerais jamais.

***

« …_Et si vous ne m’aimez pas, cela n’a aucune importance, je n’ai jamais aimer les élèves.
_Et bien, il ne fallait pas faire ce métier ! »

Dis donc, elle commence drôlement fort celle la ! à peine arrivée qu’elle est déjà haïe de tous, et qu’elle a déjà donné deux heures de retenue à celui qui lui a répondu. Quel changement avec notre ancienne professeur de français aimée de tous qui nous a quitté le mois dernier.
Non ! elle n’est pas morte bien sur ! on ne parle pas aussi ouvertement de la mort des gens ! Elle est simplement partie à Londres, pour suivre une formation et devenir professeur de lettres dans une université reconnue.

Quelques minutes passent et nous avons déjà tous compris que nous devrons travailler chez nous et que si nous irons désormais en cours de Français, uniquement pour nous faire évaluer. Ainsi, elle nous demande d'ouvrir nos livre et nous interroge à l'orale (et oui, elle ne pouvait pas nous donner de travail à faire vu qu'elle vient d'arriver !) et évalue chacun de nous sans pitié bien sûr ! Quelques élèves sont notés puis c'est lui qui est interrogé, là, je ne lis plus, je ferme mon livre pour écouter simplement la doux son de cette voix si mélodieuse ! Elle va du grave à l'aigu en passant par des voix bien distinctes pour chaque personnage. Je ne peux pas le nier, je lis moins bien que lui et même disons qu'il a une bonne longueur d'avance sur moi ! Il marque son point finale et s'arrête. Je n'ai même pas écouté l'histoire, pas même le sens des mots et je me rends bien compte que je suis perdue, que je ne sais pas où l'on est rendu !
"_Bien, je vous mets B+ ! Éléonore, à vous !
oui, j'avais raison, je suis belle et bien perdue, je ne sais pas à quel page nous sommes en encore moins à quel mot, que vont penser les autre de moi ? Quel sera leur réaction ?
_Et bien, vous ne pouvez pas nous dire un mot ? Alors je ne peux pas mettre une autre note que E ! Ça doit être une habitude pour vous non ?"

Tous les élèves sont tournés vers moi, pas un ne peut se dire que la prof m'a dit ça. Moi, je ne regarde personne, me recroquevillant juste un peu plus sur ma chaise.

***
"Bonjour mère, la journée c'est elle bien passée ?"

Pas de réponse, elle ne me parle pas beaucoup, de moins en moins, mon père, toujours en voyages d'affaires ne rentre que rarement chez nous et les seuls questions qu'il me pose sont sur mes résultats scolaires.

Mais bon, je ne dois pas me plaindre, de nombreux enfants sont dans le besoin et meurent chaque jour, je pense plutôt qu'un petit peu d'amour supplémentaire ne serait pas de refus.
Je monte dans ma chambre, me regarde dans le miroir et refais mes longues nattes couleur ébène (et oui, comme blanche neige !)
Puis, je m'allonge dans mon lit et me repose. Je n'arrive cependant pas à dormir, consciente du fait que je perd du temps sur mon travail. Je me lève et commence à réviser mon violon pour mon audition de jeudi prochain. Les doigtés et les enchaînement sont difficile mais je ne m'en tire pas trop mal. Je serai donc assez préparée pour ne pas avoir le trac.
Mes devoirs à faire, je les fais sans trop réfléchir, sans même relire les leçon ou vérifier si tout est terminé, je préfère me blottir sous ma couette et lire un livre dans lequel j'apprends.
Je lis.
Quand je lis mes sentiments s'évadent, j'oublie ma vie et je ne pense qu'au sujet de l'ouvrage.
Quand je lis je peux pleurer je peux rire. Quand je ...
Je m'endors.

***

« Encore merci hen ! »
L'autre idiot me regare droit dans le yeux. Et je voit que ses paroles sont sans intérêts, qu'il recommencera à m'embêter dès la prochaine récréation. Pourquoi me remercie il ? Et bien, je l'ai laissé copier sur moi en latin. Mais bon, le professeur s'en rendra compte, on n'augmente pas sa moyenne de 10 points du jour au lendemain !

En cours de français, elle nous change de place. Je me retrouve à côté de Thibault, non, ce n'est pas lui, le garçon qui lit comme un dieu. Enfin, façon de parler, un dieu ne lit pas.
Je me retrouve à près d'un garçon comme les autres, mais bon, il est très ouvert et réussi même à me tirer quelques mots de la bouche.
Cette heure avec lui me fait changer d'avis sur sa personne, et même, sur les personnes en général. Je vais peut être parler plus aux autres finalement.

A midi, je suis de bonne humeur, je prends le seul plat restant et le dernier choux à la crème. Je m'assois à une table, seule. J'ai parlé à Thibault mais je ne peux pas parler à tout le monde. Ils ne m'accepteraient pas. Non ! L'autre se ramène avec sa bande, c'est Kévin, la brute quoi. Si je l'ai laissé copier sur moi en latin, c'est uniquement pour qu'il ne m'embête plus.
Je ne veux pas lui parler, je ne veux pas qu'ils s'assied à ma table ! Mais si, ma pensé ne les a pas fait reculé et ils s'installent à côté de moi.
Je mange sans rien dire, ils rigolent entre eux sans me prêter attention. Jusqu'au moment où Kévin dit à ses copain :
« _Et oui, c'est grâce à elle que je ne suis pas privé de sortie, j'ai eu 20 parce qu'elle m'a laissé copié. Je vous conseil vraiment de faire pareil ! Elle fera des miracles.
Ils se tournent tous vers moi. Je ne les regarde pas, je mange mes pomme de terres sans goût tête baissée.
«_Personnellement, je ne vois pas pourquoi elle reste avec nous, elle pourrait sauter une classe ! Annonce l'un d'eux.
_Apparemment, ses parents ne veulent pas, à moins que ce soit elle, je ne sais pas.
_Et toi, tu en a sauté combien ?»
Il y eu un silence, le temps qu'ils comprennent qu'il fallait rire. Moi, je ne voulais pas les écouter.
_oh ! Tu as de la chance d'avoir un choux à la crème ! Je te le prends si tu permets. »
Il avait dit ça comme ci je ne devais pas lui répondre, que le gâteau finirait dans son ventre quoi qu'il advienne. Je ne suis pas d'accord. Si je veux être respectée des autres, il faut déjà que je commence par ne pas ignorer leurs «farces». Il faut que je fasse le contraire de ce que j'ai toujours fais pour avoir une vie contraire à celle que j'ai toujours eu non ?

Je me lève, prends le choux de ses mains et l'enfourne dans ma bouche. Il n'est pas si bon que sa mais ça ne fait, rien. Le plaisir est toujours le même. Je me lève, vais rangé mon plateau et sors dans la cours. Peu importe la réaction qu'ils auront, j'ai enfin fais quelque chose qui me plait vraiment.

***

En Français, je parle. Pas seulement avec Thibault mais également avec mes deux voisines de derrière. De plus, je me fais réprimandé par deux fois. Je trouve ça bizarre, j'ai l'impression de ne plus vraiment être la même depuis ce matin. Ce simplement parce que j'ai pris une décision : si ma vie doit changer, autant qu'elle change beaucoup. Ce qu'elle a été jusqu'ici ne sera de toutes façon pas regretté.
Je ne fais pas attention au cours qui n'est, on ne peu plus ennuyeux. L'enseignante doit encore interroger des gens en grammaire je suppose. Je ne peux cependant pas nier la rédaction qu'elle nous donne à faire tellement sa voix porte fort au moment où elle nous annonce :
« Vous devez raconter votre plus lointain souvenir, de manière précise et détaillée. Je veux du présent, comme si vous y étiez. Je vous laisse jusqu'au prochain cours, c'est à dire après demain.

Je reste devant ma feuille, fixant le blanc du papier. Je ne me souviens plus. Je ne sais même pas ce que j'ai fais avant mes cinq ans et je ne m'en étais jamais rendue compte, jamais. C'est comme si je n'avais même pas prêté attention à mon passé. Je ne m'en était jamais rendu compte, ça veut dire que je n'ai jamais essayé de me souvenir de quoi que ce soit ! Cette question me turlupine depuis plus d'une heure et je tourne et retourne ma mémoire dans tous les sens sans rien trouver.

C'est décidé, il faut que je trouve une preuve rationnelle : des photographies.
Mes parents ne m'en ont jamais montré, à croire qu'il n'y en avait aucune dans la maison. Je ne peux rien leur demander de toutes façon, mes recherches, je les ferai seule. Si il m'ont caché quelque chose durant neuf ans et que je leur pose des questions, ils brûleront tout ce qui peux m'intéresser dans ce domaine.
La maison est vaste, je ne fouillerais jamais les trois étages en si peu de temps et puis, mon violon, je ne peux pas l'abandonner, je dois le travailler. Ce n'est pas un devoir, c'est un plaisir immense , je ne peux pas laisser passer cette chance . Tant que j'ai un violon près de moi, je dois en jouer plus d'une heure par jour. Sinon quand je n'en aurais plus, je m'en voudrais plus que tout !

***

«_Thibault ! Tu ne pourrais pas passer chez moi, après les cours ? »

Il me regarde bizarrement. C'est vrai que la question est un peu soudaine mais j'ai simplement besoin de son aide pour fouiller la maison.
Ça fait déjà près d'une semaine que j'ai cette ambition mais j'étais tellement obnubilée par mon audition de violon que j'en avais oublié tout le reste. Je n'ai pas rendue mon devoir et cela m'a valu un 0 et un weekend enfermée dans ma chambre. Je n'ai donc pas pu rechercher les photos. Même après l'audition.
Ce soir, ma mère n'est pas là, elle se rend à l'opéra. Peut être que cette occasion ne se représentera pas. Puis, la maison est si grande que je ne pourrais pas chercher partout toute seule.
J'ajoute :
« _Ne t'inquiète pas, ce n'est pas pour regarder un film, ça à rapport avec ce dont je t'ai parlé ce matin. »

Il hoche la tête : il sait que c'est important. Je lui en ai déjà parler du fait que je ne me souviens plus de ma petite enfance et cela lui a parut si étrange que j'ai du lui fournir des détails pendant près d'une demi heure.

Je n'y arrive pas, pas tant que ça. Mise à part en Français, je garde mon 19,5 de moyenne. Ce n'est pas si grave en fin de compte. Les autres me parlent un peu plus. Les autres ne se moquent plus de moi. La vie au collège commence à être agréable. Si seulement mes parents aussi pouvaient changer.

Les cours se terminent, la cloche sonne. Thibault me rejoins au portail après être allé cherché ses affaires dans son casier. Nous marchons dans les rues presque désertes : Il est 15 heures ; La plupart des gens travaillent au milieu de l'après-midi. Je lui explique mon plan : il recherche les photo au troisième et moi au deuxième étage. Il ne faut pas que ma mère nous voit si elle rentre à l'improviste.

Quand les deux nouveaux amis arrivèrent devant la maison d'Eléonore, Thibault se tourna vers elle, étonné. Le jeune garçon avait certes, imaginé la maison grande par sa description. Mais il ne s'attendait pas à trouver une sorte de château en pleine ville !
« Ne t'inquiète pas, on dirait que c'est moins grand de l'intérieur. »
Elle avait dit ça pour le rassurer, ce n'était pas vraiment la vérité. Ils en avait pour longtemps mais, il y avait de grande chances qu'il les trouves. Elle savait que ce ne serait pas dans un endroit probable : les photos étaient cachées. En effet, durant toute son enfance ces parent avaient détourné ce sujet dès qu'elle l'avait engagé dans une conversation.
Eléonore lui montra sa chambre, grande mais peu éclairé, orienté au nord. Tout était rangé comme toujours même si jamais aucune personne étrangère à la maison n'y venait jamais.
Elle le fit ensuite avance vers la bibliothèque puis la salle de musique, lui expliquant que c'était ici qu'elle passait ces journées.
« _La femme de ménage ne vient que le matin. Expliqua-t-elle. Mon père est au USA pour un voyage d'affaires et ma mère doit directement de rendre à l'opéra après son travail. Nous avons un peu de temps devant nous, tu veux manger quelque chose pour le goûter. Une fois le travail commencer, mieux vaut ne pas l'interrompre au risque de se perdre à notre retours.
_C'est toi le chef ! »
Il avait dit cela en souriant : le repas que l'on leur avait servi à la cantine avait été si mauvais qu'ils n'y avaient pas touché. Il avaient donc tout deux la faim au ventre.

Quand le gouter fut prit, l'explication de la jeune fille fut clair : fouiller absolument partout, mais tout remettre exactement comme on l'a trouvé.

Les deux adolescents n'étaient amis que depuis très peu de temps mais Thibault ne se plaignait nullement des heures ennuyeuses qu'il avait à passer. Même si il ne connaissait pas la maison et que le travail s'annonçait d'être long, il avait l'impression de se rendre vraiment utile pour la jeune fille. Il avait vu la lueur fine dans la pupille des yeux bleus d'Eléonore qui lui indiquait que cela était important pour elle.
Il avait commencé par fouillé la chambre des parents. Endroit logique pour une cachette, mais il n'avait rien trouvé.

« Tu veux bien que je mette la symphonie en la mineur de Bach pour l'ambiance ? Lui demanda une voix à l'étage inférieur.
_Si tu veux ! »
Il n'écoutais jamais de classique mais le silence était un peu trop présent à son goût. Les pièces suivantes furent passées au peigne fin avec une vitesse étonnante. Mais, quand Thibault arriva devant le bureau du père d'Eléonore, il comprit que la tache ne serait pas de tout repos.

***
Le garçon entendit quelqu'un monter l'escalier. Il n'eut pas peur, bien sur. Il savait que c'était son amie qui montait le voir
« _Merci beaucoup. Lui dit-elle .Je suis vraiment désolée, il est déjà 20 heure et nous n'avons toujours rien trouvé. Tu devrais rester manger ici puis partir. Ma mère ne tardera pas à arriver. Je fouillerai le rez de chaussée cette nuit, ou la nuit prochaine.
_Ce n'est pas grave tu sais, tu devais te douter que nous ne trouverons pas tout du premier coup. J'ai simplement la certitude que quelqu'un d'autre vit ici.
Il avait dit cela avec un ton remarquablement calme. C'était une information qu'il venait de trouver et qu'il n'était pas sur de devoir dire. La jeune fille le regardait d'un air intrigué l'air de dire : pourquoi cette plaisanterie, tu aurais pu trouver mieux !
_Je dis cela car, sur le relevé d'impôt de tes parents, il y a marqué qu'ils ont deux enfants à charge. Ce papier était en haut d'une pile sur le bureau de ton père. Mes yeux s'y sont intéressés mais je l'ai laissé où il était. Eléonore le suivit sans dire un mot. Elle n'était jamais entrée dans le bureau de son père et en le voyait comprit pourquoi elle avait prit de l'avance sur Thibault : une cinquantaine de tiroir à inspecter et des centaines de dossiers à fouiller. Elle prit le relevé d'impôt sur le bureau le lu, marqua un blanc et annonça :
« _Les salauds ! Soit ils mentent à l'état pour payer moins soit, ce qui est plus probable, ils m'ont menti à moi durant des années. »
La jeune fille s'effondra, en pleurs, à genoux. Thibault la prit dans ses bars pour tenter de la réconforter mais les sanglots refluaient de plus en plus. Il prononça des mots réconfortants mais cela ne suffit pas.
« _Tu devrais y aller. Tes parents doivent t'attendre. Je t'apporterais tes devoirs fais demain, s'il te plait laisse ton sac ici.
_Tu te fous de moi ? C'est plutôt moi qui devrais faire tes devoirs mais je doute que cela te plaise : leur niveau sera au plus bas. »
La jeune fille leva la tête, s'essuyant une larme au coin de l'œil. Elle se leva enfin pour l'accompagner jusqu'à la porte de la demeure.

Le lendemain, Thibault alla chercher Eléonore chez elle. Il avait cogité le problème toute la nuit et avait hâte de revoir Eléonore. Pour lui parler, pour la réconforter, pour la revoir. Il trouva plus judicieux de l'attendre au coin de sa rue pour que ses parents ne le remarque pas : les parents de la jeune fille n'avaient pas l'air très commodes. C'était en plus eux l'ennemi numéro un !
Quand il la vit arriver vers lui, il courut vers elle. Il n'avait pas beaucoup dormit cette nuit la, mais c'était les yeux d'Eléonore qui avaient le plus de cernes. Le jeune garçon ne fut pas étonné, ça aurait été pareil pour lui si il avait appris la présence d'un autre enfant, chez soit.
"_J'ai inspecté le rez-de-chassez cette nuit, ça ne servait à rien que j'essaye de dormir, je n'y serait pas parvenue. Pas la trace de photos anciennes, pas la trace de quelqu'un chez moi non plus."
La jeune fille baissa la tête, son ami préféra ne rien ajouter. Quand ils arrivèrent devant le collège, il décidèrent ensemble de ne pas parler de ça dans l'établissement scolaire de peur qu'on les entende. De peur qu'on les prenne pour "le nouveau couple" aussi.

Eléonore passa sa journée à réfléchir, pas aux cours, encore moins aux exercices mais à ce qu'elle allait faire cette nuit là. Aller voir la police ? Non. Ses parents n'avaient rien fait de mal au niveau de la loi, elle pouvait cependant aller voir les archives. C'était complexe, la jeune fille ne cessait pas de se tourmenter. Thibault aussi, même si ils s'étaient promis de ne pas se parler avant le cours de français ... Mais ils ne se dirent rien en français non plus, la professeur leur ayant donner une interrogation surprise, les seuls bruits dans la classe étaient le grattement des stylos sur le papier et les respiration.

Après les cours, une fois rentrée chez elle, Eléonore essaya de dormir. Il fallait qu'elle reprenne des forces pour ne pas tomber de fatigue, ainsi, elle s'endormit vers 17 heures 30.
La jeune fille regarda son réveil : 3 heures 48 du matin : normal qu'il fasse si noir. Elle se lèva, ayant quelque peu récupéré et commenca à s'habiller. étrange comportement mais elle savait qu'elle ne se rendormirait pas. Eléonore enfila ses bottes : son jardin, elle n'avait pas fouillé son jardin. ça ne serait pas très long à inspecter mais il fallait le faire. Elle prit une lampe de poche et passa la porte de derrière.

20 mètre carrés de parterres de fleurs, rien ne pouvant s'y trouver, Eléonore les balaya simplement des yeux. Elle fit de même avec l'étendue de pelouse qui s'étendait devant ses yeux. Ne remarquant rien d'anormal, la jeune fille se dirigea vers le fond du jardin.
Ce n'était pas vraiment le jardin qu'elle était venue inspecter mais le petit cabanon en bois où l'on rangeait les outils du jardiniers après son départ. La porte grinça, Eléonore n'était jamais entrée ici. Cependant, l'unique pièce ressemblait exactement à ce qu'elle avait imaginé. Après avoir regarder derrière les outils assez légers, la jeune fille essaya de soulever les objets plus lourds tentant désespérément de trouver quelque chose. Quelque chose, elle ne savait pas vraiment ce que c'était, un indice ? Une piste ? Les photos, elle ne pourrait pas en trouver ici, il fqisait trop humide pour que les photos ne s'abiment pas.
Elle arrivait au bout de la pièce. Elle tentait désespérément de déplacer des sortes de tondeuses qui ne devait pas avoir servie depuis plus de dix ans, la jeune fille entendue un bruit. Ses oreilles s'étant habituées au silence, elle sursauta. Le bruit était des plus infimes mais Eléonore s'y intéressa comme s'y il s'agissait d'un cri. Le son ne venait pas de n'importe où, il venait de sous la tondeuse !
Rassemblant toutes ses forces, la jeune fille déplaça l'objet. Elle poussa un petit cri de stupeur lorsqu'elle découvrit ce qu'il y avait en dessous ... Une trappe ! Il y avait une trappe !

Tu regardes la trappe en pleurant, si quelqu'un vient, c'est surement pour te punir ! En effet, tes provisions ont déjà été déposée en début de semaine, il t'en reste assez pour les deux semaines prochaines. Tu se recroquevilles dans un coin de la pièce. Si on tu punis, ça sera affreux, tu auras mal et ne pourras pas dormir pendant une nuit. Mais un problème te reviens en tête : tu n'as rien fait de "mal" depuis plusieurs mois et n'as même pas tenté de s'échapper depuis plus d'un an.
Le moment tant redouté arrive enfin, la trappe s'ouvre. Cependant, ce n'est pas la femme habituelle qui arrive. C'est une petite fille en bottes bleu et en manteau vert pomme. Tu te ressaisie, tu n'as rien à craindre de cette jeune fille qui descend la petite échelle avec une prudence remarquable. Quand l'autre fille arrive devant toi, tu l'attrapes par le bras et lui dit :
"_ça ne sert à rien de rester ici, cela fait tant de temps que j'attends une opportunité pour m'échapper ! Viens Eléonore, je ne t'attendais même plus.
Eléonore était abasourdie, comment toi qui es une inconnue pour elle, connait-elle son nom ? Mais à peine cette pensée lui effleure l'esprit que ton bras l'emporte hors du cabanon.
Tu lui dis
"_Tu vas aller chercher ce qu'il nous faut, enfin, ce que me faut si tu ne veux pas faire la fugue avec moi. Mais s'il te plait, suis moi, tu as ton rôle à jouer. Dépêche toi ! "

ton ton est si autoritaire qu'Eléonore n'a pas le courage de contester, elle court faire un sac, discrètement, rapidement et efficacement. Elle ressort, après avoir préparer pas mal d'habits de rechange, de l'argent des barres de céréales sans oublier les trousses de toilette et de survie. Quand elle arrive près de toi, tu la regarde comme si elle en avait pris un peu trop mais ne contestes pas : mieux vaut prévenir que guérir.
"_Alors, où on va ? demande Eléonore d'une voix timide.
_Je ne sais pas, mais en tous cas il faut partir d'ici !"

Deux jeunes filles de 13 ans marchant dans cette petite ville à 4 heures du matin, c'est peu probable. Et ça se remarque. Surtout lorsque l'une est vêtu de haillons et que ses cheveux ont l'air de n'avoir jamais été coupés ! Eléonore avait réfléchi : elle irait chez Thibault. Le lendemain, si elle ne venait pas en cours il irait la voir chez elle. Sa mère le coincerait et il serait interrogé, peut être même emmené au commissariat. De plus, l'inconnue avait l'air d'avoir besoin de s'expliquer, la maison de Thibault serait parfaite pour ça. Il était seul, elle le savait, il lui avait dis que sa mère travaillait dès 5 heures du matin dans une ville à plus de 50 kilomètres. Quand elles arriveraient chez lui, sa mère serait déjà partie, et son père lui, était déjà parti depuis 10 ans dans un endroit duquel on ne peut pas revenir.

Quand les deux jeunes filles arrivèrent à destination, le ciel était déjà plus clair et quelques commerces commençaient à ouvrir leur porte. Cependant, lorsqu'elles sonnèrent à la porte de la maison de Thibault, le garçon arriva en pyjama à moitié endormit. Il vit d'abord Eléonore qui s'était placée devant et ne put s'empêcher de pousser un gémissement du genre : pourquoi tu me réveille dès 6 heures du matin ! Je sais qu'on à cours mais ne me réveille pas si rapidement. Mais en voyant l'autre fille, il les fit entrer rapidement, comprenant immédiatement qui elle était : c'était la fille dont ils avaient découvert l'existence l'avant-veille. Thibault les invita à venir directement dans sa chambre, là, ils pourraient s'expliquer, après tout, les deux filles avaient fuguées.

"_Rentre dans ta chambre, j'ai quelque chose à demander à Eléonore."

L'ordre de l'inconnue était sec, incontestable. Thibault rentra donc sagement dans sa chambre sans tenter de répliquer.
"_J'ai de grande chose à annoncé ! expliqua Anna -car son nom était Anna, elle l'avait annoncé pendant la petite marche à pied- à Eléonore. Si on les lui dit, ça aura des impacte sur sa vie. Il faut aussi qu'il ne le répète à personne, tu crois vraiment qu'on peut lui parler ?
Eléonore hocha la tête, elle savait qu'elle pourrait faire confiance à Thibault, même si elle ne le connaissait réellement depuis moins d'un mois, il comprendrait, enfin, c'est ce qu'elle espérait.
Elles entrèrent dans la chambre, Tibault les attendait, assit sur sa chaise de bureau, il invita les deux jeunes filles à prendre place sur son lit qu'il venait de faire en vitesse. Une fois qu'elle firent toutes les deux assises, Thibault les regarda. Il était difficile de le remarquer mais au fond, elles se ressemblaient. Leurs cheveux étaient différents, ceux de l'inconnue étaient longs et sales alors que ceux d'Eléonore avaient été coupés, il y a moins d'une semaine, juste au dessus des épaules et leur couleurs brune étincelait de propreté. La forme de leur visage était identique et leurs yeux brillaient du même bleu safir. L'inconnue avait par contre le tint plus pâle, même si Eléonore n'était pas la plus bronzée des filles de la classe, et de loin. L'inconnue prit la parole, comme pour expliquer quelque chose d'important, quelque chose qui leurs changerait la vie à tous les trois.

« Enfin, je peux vous expliquer. Pour commencer, je m'appelle Anna et je suis la sœur ainée d'Eléonore. Pour abréger, j'ai été retennue prisonnière dans dans conditions insupportable, à peine humaines.

Le ton de la jeune fille avait baissé, elle se remémorait les années de souffrance qu'elle avait vécu mais elle repris sans mettre aucune goute de tristesse dans sa voix.

"_Voilà, les personnes chez qui tu as habité ne sont pas tes parents Eléonore. Seule une illusion faisait qu'ils te gardaient chez eux. Ils avaient l'impression d'être tes parents mais quelque chose au fond d'eux même leur rappelait qu'il ne fallait pas t'aimer comme une fille. Normal en fait, vu que tu n'es pas leur fille !
_Quoi ? Répliqua Eléonore. Je veux bien croire que mes parents ne m'aiment pas, mais je ne crois pas aux illusions ! On ne peux pas forcer quelqu'un à me garder sous son toit !
_Parce que tu penses vraiment que ta famille d'accueil était de bon fond ? Tu as eu de la chance d'être la plus jeune ! Si tu connaissais déjà l'utilisation de ton pouvoir quand tu es arrivée dans ce monde, tu en aurait bavé puisque nos vrais parents n'auraient pas pu effacer ta mémoire !
Anna avait crier, la rage se lisait dans ses yeux. Comme pour prouver quelque chose, elle leva sa jupe de quelques centimètres, laissant apparaître des traces de coups. Eléonore ferma les yeux, si sa sœur avait endurer tant de chose, elle ne préférait pas en savoir plus, pas pour l'instant mais la bouche D'Anna se réouvrit et continua sa tirade.

_Je ne veux pas vous imposer des précisions, mais si tu ne me crois toujours pas, repense à l'endroit où tu m'as trouvée.

La jeune fille avait raison, vivre dans une cave durant des années n'avait rien d'humain. Eléonore devait bien s'y résigner.

_Donc, je parlais des illusion ... et de ton pouvoir, enfin bref de quelque chose qui devrait vous surprendre. Par contre, s'il vous plait, merci de ne pas m'interrompre. Je m'y perdrais. C'est long mais pas trop compliquer, vous me poserez vos questions quand j'aurais terminé okay ?

Les deux autres hochèrent la tête. Ils voulaient vraiment entendre la suite après tout.

_Pour commencer, il faut savoir que si j'ai été prisonnière, c'est parce que dès mon arrivée dans cet autre monde, j'ai commencer à utiliser mes pouvoirs. C'était normal vu que depuis plus d'un an, j'apprenais à utiliser ma magie chez nos vrai parents. Nous vivions des jours heureux, tu étais là mais tu n'utilisais pas ton don. Ayant deux ans de moins que moi, tu n'avais pas ta pierre, nos parents la gardaient précieusement, les enfants de moins de 5 ans n'avaient pas le droit d'utiliser leurs pouvoirs. Nous étions très riches, nos parents, très doués en magies étaient très respectés et utilisaient leurs pouvoirs pour aider les autres. C'était une vie superbe mais un jour, je me suis réveillée parce qu'on essayait d'enfoncer la porte, on essayait de briser la barrière magique qui entourait la maison, et cela faisait un bruit. Beaucoup de bruit. C'est là que papa et maman se sont parler, ils ne voulaient pas que j'entende. Ils étaient affolés. Je ne comprenais pas grand chose mais Papa m'a dit au revoir, et il est partis pour essayer de renforcer la barrière. Maman m'a mis ta pierre dans ma main, la mienne, je la portais toujours sur moi, en pendentif.
Nous sommes passées par la cave. Maman m'a dit de me dépêcher. Nous sommes descendues jusque devant une porte que je ne connaissais pas. Maman a prononcé une formule, tenant sa pierre entre ses mains. Une lumière bleu est apparue derrière la serrure.
Elle te tenait dans les bras bien sûr, depuis notre réveil. Elle nous serra toutes les deux, très fort. Moi je savait que s'était grave, c'était tout ce que je comprenais. Nous avons passés la porte, une impression bizarre nous a envahi.

Là où nous sommes arrivées, c'était le crépuscule et il faisait froid. Nous étions devant la porte d'une petite chapelle et il fallait nous dépêcher. Maman à sonner à la porte de la première maison qu'elle a vu ... Personne. Elle voulait notre bien et a pour cela choisie la plus grande maison de la rue, où elle sonna cette fois avec moins de rapidité et plus de distinction. Cette maison là, c'était la tienne encore aujourd'hui Eléonore. Moi ça n'a jamais vraiment été la mienne. Maman a effacé ta mémoire grâce à ses pouvoir et a installés l'illusion dont je t'ai parlée dans l'esprit de nos "parents d'accueil". Enfin, elle m'a pris dans les bras en pleurant et m'a dit qu'elle devait rejoindre notre père. Et qu'elle reviendrait quand tout irait bien.
Puis elle est partis. Je l'ai suivie jusqu'à la porte de la chapelle en pleurant. Elle pleurait également mais essayait de ne pas me regarder pour que je ne le remarque pas.
"In porta déloburis."
Ce sont les dernier mots que j'ai entendue de sa bouche. La même lumière bleutée est sortie de la serrure et enfin, elle est passée derrière la porte.
Cette sorte de journée, a réellement changé mon, enfin notre destin. C'est pour cela que je m'en souviens autant mais surtout parce que depuis, je n'ai jamais rien fait. Rien fait intéressant. J'ai essayer de continuer à apprendre la magie. Mais je ne connaissais que très peu de formules et je ne pouvais pas en inventer. J'ai seulement appris énormément en comprenant une chose. Mon don, et le tien également je suppose, est immense. Regarde comment j'ai appris à maitriser les formules que je connaissais !

Anna enleva son vieux pendentif qui contenait une magnifique pierre bleu turquoise. Elle prit la pierre entre ses doigts et une flemme vive apparue au milieu de la pièce, flottant dans les airs.
Thibault poussa un cri de surprise et Eléonore écarquilla ses yeux, admirative.
"_Mais, comment fais tu cela sans prononcer de formule ? C'est, c'est ... fabuleux !
_Et bien, je ne sais pas si c'est à force de répéter les mêmes formules ou simplement parce que j'ai grandi mais désormais, je n'ai qu'à dire la formule dans ma tête et pof ! tout ce que je sais, c'est que très peu de personne peuvent le faire, même dans le grand Royaume.
_Et, je me demandais aussi, tu as ... enfin, tu n'aurais pas toujours ma pierre avec toi ?
_Si Si bien sur ! Tien regarde !

Elle sortit une pierre blanche de sa poche et la tendit à sa sœur. Cette dernière la saisie et la plaça dans la poche de son chemisier.

_Merci beaucoup, je doute que sa me serve mais bon ...
_Ne dis pas ça ! Tu peux déjà ... Je sais pas, regarde à travers la pierre, tu distinguera juste ma silhouette à travers la transparence. Cependant, si la silhouette d'une personne est envahi d'une lueur orange, c'est que celle-ci a des pouvoirs.

Eléonore fit comme sa sœur lui avait dit de le faire et elle constata sans surprise la lueur orange dans la silhouette d'Anna. par contre, elle eu le regret de constater que la silhouette de Thibault était vierge.

_Sinon, il existe des milliers de formules, pour des milliers de sortilèges. Tu n'es pas obligée de toutes les connaitre et puis, nous n'avons pas de livre pour en apprendre, il faudrait en trouver un. Après, il ne suffit pas de dire la formule, il faut souvent s'entrainer. C'est comme le sport par contre, par exemple, il y a des gens qui réussissent les sorts d'un coup, d'autre qui doivent s'entrainer longtemps, et puis, il y a des sorts plus difficiles que les autres.
_Bon, c'est bien beau tout ça mais qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Et puis, si tu pouvais éteindre ce feu, il commence à faire chaud !
_Oui.
Elle éteignit le feu sans aucun geste ni parole.
_Pour commencer, annonça Eléonore, je propose que l'on s'enfuie, Moi et Anna c'est certain, mais toi Thibault, tu as le choix. Tu sais bien que tu peux toujours ici ? Sachant que tu ne devra rien dire par contre.
_Tu te fout de moi ? Tu crois qu'après ce qu'Anna a dit, ce qu'elle a fait avec sa pierre, j'ai vraiment envie de vous laisser tomber ? Et puis, ma mère a des problèmes d'argents. Elle m'aime mais au départ elle ne m'avait pas voulu. J'ai toujours été un poids pour elle."

Eléonore était soulagée. Elle avait appréhender le moment où Thibault devrait faire son choix et elle était heureuse qu'il les suive au cours de l'aventure même si elle savait que s'était en partie pour enlever un fardeau des épaules de sa mère. Le problème s'était elle. Il ne la voyait presque jamais mais il l'aimait plus que tout. Le fait que sa mère travaille beaucoup faisait que Thibault avait du apprendre à se débrouiller seul. Cependant, sa mère était resté près de lui tout sa petite enfance et ça, c'était un problème. Il ne fallait pas qu'elle croit à une fugue, elle aurait des remords. Il fallait trouver autre chose. Quelque chose qui soit rapide. Mais c'est Anna qui trancha :

"_Soit on ne fait rien, la police connaissant mon existence mettra tout sur mon dos. Elle dira que vu que je me suis échappée, je vous ai "enlevés" tous les deux. Les autorités ne connaissent cependant pas l'existence de la magie, elle croient seulement que je suis une sauvage. à part ça, je vois une autre solution. Mais pour cela, je vais avoir besoin de magie. Parce qu'il va falloir que l'une de nous se vieillisse. Ce sortilège n'a pas de formule, comme tous ceux qui ont un impacte sur le corps. Et ceux-ci sont très difficile si bien que l'on ne peux pas garder très longtemps leurs effets.
_On peut toujours essayer, on doit faire quoi ? demanda Thibault. à vrai dire je ne préfère pas être porté disparu.
_Et bien, nous allons faire croire à ta mère que tu es admis dans une grande école, ça m'a l'air compliquer mais ça peut le faire du moment que l'on réussisse notre sort. Eléonore, c'est le moment ou jamais d'essayer ton pourvoir, prends ta pierre et imagine toi plus âgé. Pas trop quand même, vingt ans de plus seraient suffisant Après, si tu réussis nous irons voler des vêtements quelque part. Je ne pense pas que tu y arrive. C'est assez complexe, mais si de grandes difficultés s'annoncent, nous devrons opérer différemment, ce qui est ... très probable.

Eléonore prit la pierre, elle avait conscience que les sortilège sans formules étaient compliqués. Elle savait que sa sœur la surestimait. Qu'elle mettait la barre trop haut. La jeune fille n'avait jamais utilisé la magie après tout. Mais elle prit la pierre dans sa poche et se concentra de toutes ses forces pour ne pas décevoir son ainée. Elle ferma les yeux et s'imagina, 20 ans plus tard, elle se grandi dans son esprit, s'imagina quelques rides puis un chignon serré, une autre voix, une autre démarche. Son personnage était si réel qu'elle serra la pierre entre ses main et se mit, sans s'en rendre compte, à retenir son souffle. La sueur perlait sur son front, elle se crispait énormément. Elle n'était pas bien, Thibault le voyait, il fallait qu'elle arrête !
Mais juste après, il se passa quelque chose qui n'aurait pas du arriver.
Jamais.
Ce n'était pas rationnel. Eléonore ouvrit les yeux, regardant sa sœur d'un regard désolée. Mais Anna avait les yeux écarquillés.
_Tu ... tu as réussis !
_Quoi ?
Eléonore après avoir prononcer ce mot plaqua sa main contre sa bouche : sa voix n'était plus la même. C'était une voix plus sérieuse, plus autoritaire, plus stricte. La jeune fille n'y croyait pas, elle se leva, sous le regard inquiet de Thibault (qui était pas pour autant moins émerveillé) et celui admiratif d'Anna. Et remarqua qu'elle avait prit pas mal de centimètres.
S'en était beaucoup, trop pour Eléonore. Elle alla boire un verre d'eau, dans une cuisine qu'elle ne connaissait pas. et retourna rejoindre les autres mais juste avant de rentrer dans la chambre de son ami, elle se rendit compte que sa habit n'avaient pas changés de taille et qu'ils étaient vraiment trop petits. Cela la gêna, elle se dépêcha de reprendre son apparence grâce à la pierre qu'elle tenait toujours dans sa main droite. Quand elle ouvrit la porte, Anna poussa un soupir de mécontentement.
"_Dommage, si tu ne peux pas rester adulte plus de deux minutes...
_Ce n'est pas ça, j'ai repris mon apparence volontairement, mes habit d'enfants me gênaient, je suis prête pour le vol. Mais je préférait tout de même utiliser l'argent que j'ai dans mon sac non ?

Anna ne pouvait pas nier, la décision de sa sœur était plus raisonnable et même si voler était excitant, ça n'était pas pour le moins dangereux.
_Oui, tu as raison, sache que je suis très fière de toi, presque jalouse. Ton don est immense si tu est arrivée à prendre cette apparence dès ton premier essaie. Enfile une des robes de la mère de Thibault. Tu ira acheter un habit pas cher mais plutôt stricte, nous ne pouvons pas en créer, les formules nous sont inconnues. Vas y quand tu te sens prête. Si à un moment quelconque tu veux, ou dois, reprendre ta forme d'enfant, fais le sens que personne ne te voit. Et puis, si ça se trouve, nous sommes déjà portées disparues.

L'annonce d'Anna fit rougir sa sœur. Quoi, Anna, cette fille qui était si douée en magie était jalouse de la petite Eléonore ? Peut importe, celle si savait une chose. Il ne fallait pas en faire trop, ne pas la vexer. Si ses talents surpassaient ceux de sa sœur, cela la blesserait, Eléonore le savait. Elle allait pour cela utiliser son don le moins possible. Histoire déjà, de comprendre les pensées de son aînée ...

Eléonore se rendit au bureau de la mère de Thibault. Elle était ravissante dans son tailleur mais sa démarche et sa façon de parler était droites et stratégiques : il fallait que la mère de Thibault lui fasse confiance. La jeune fille, qui était maintenant une femme attendit seulement quelques instant avant de pouvoir s'entretenir avec Mme Letou. En effet il était à peu près midi et celle-ci qui était seule dans son bureau luxueux l'invita à s'asseoir dès qu'elle la vit. Il ne fallait pas oublier qu' Eléonore était désormais principale adjointe d'un collège réputé et qu'elle avait déjà annoncé sa venue par téléphone.



_ça y est ! ça n'a pas été très difficile, ta mère voulait ce qu'il y a de mieux pour toi, et cette école réputé possède l'un des meilleurs pensionnat. Elle était enchanté quand elle a sue que tu avais "gagner" un an de scolarité dans cette établissement gratuitement. Surtout que tes résultats ne sont pas fameux !
Thibault rougit, Elonore avait repris sont apparence normale. Il était heureux que sa mère soit contente pour lui, heureux que le plan est marché si facilement. Mais il avait honte de la dernière remarque d'Elonore. Oui, il avait de mauvais résultats scolaires mais, si Elonore le détestait pour ça, c'était vraiment dommage ! Il ne comprenais pas cette remarque, d'autant plus que le ton que son amie avait employé exprimait une sorte de dégoût. Il releva la tête, pourquoi Eléonore n'avait-elle pas continuer de parler ?
Thibault fut soulagé dès qu'il croisa le regard d'Eléonore, elle plaisantait, drôle d'humour certes ! Mais son ton n'était pas sérieux. Le sourire qui s'affichait sur le visage de la jeune fille trahissait sa satisfaction.
_Hum, excuse moi Eléonore mais, on fait quoi maintenant ? On a réussit ce que l'on voulait faire. Pense-tu que nous devons rentrer dans notre monde dès maintenant ?
-Parce que tu sais comment passer d'un monde à l'autre ?
_Moi, je ne sais pas, mais je sais, tout comme toi comment trouver un personne qui sait comment on peut faire, et qui pourra peut être nous donner un livre de formule !
_Tu veux dire, regarder à travers l'une de vos pierre et regarder si la personne à des pouvoirs .
C'était Thibault qui avait parlé mais il avait raison. Eléonore n'y aurait pas pensé mais sa soeur et son ami avaient raison. Ils devraient se balader dans la rue, en essayent de trouver quelqu'un qui possédaient des pouvoirs semblables aux leurs. Mais le problème était simple : les deux soeurs étaient portés disparue, en imaginant qu'il y ait un Magicien dans cette ville, elle serait difficile à trouver.

Quitter la ville fut moins difficile qu'on aurait pu le croire, personne ne recherchait deux adolescents accompagnés d'un adulte et ils se rendirent jusqu'à Paris grâce à l'argent qu'Eléonore avait "emprunté" chez elle. Ils logèrent dans l'hôtel le moins cher qu'ils trouvèrent mais leurs ressources baissaient peu à peu et ils commençaient à perdre espoir sans vouloir se l'avouer. Les deux sœurs passant leurs journées dans les rues à regarder les passants à travers leur pierre avec espoir. Thibault se sentant de plus en plus inutile passa tout d'abord ses journées à vagabonder dans Paris puis, après sa découverte des bibliothèque _oui, Thibault avait le don de bien lire à voix haute, cependant, il n'ouvrait jamais un livre chez lui_, il passa ses journées entre les rayons tentant désespérément de trouver le monde dont Anna parlait avec tant d'assurance dans l'un des ouvrages.

Cela faisait près d'un mois qu'ils avançaient ainsi, lorsqu'il se passa enfin quelque chose. Ils étaient tous les trois, au milieu d'une rue grande avenue. Il faisait nuit et le disque argenté du ciel était le seul astre visible, les nuages cachant la plupart des autres, les lumière de la ville se chargeant de masquer le reste. Les trois adolescents c'étaient retrouvés là comme chaque soir et ils se racontaient ce qu'ils avaient fait de leur journée. C'est alors qu'une main se posa sur l'épaule d'Anna, celle ci sursauta _qui pouvait bien posséder une main si chaude ?_ Et lorsqu'elle se retourna, ce fut, contre son attente, un homme âgé, au corps frêle, meurtri par les années, qui se tenait devant elle. Thibault ne réagit pas, quelle était cette aura qui l'envahissait en la présence de cet inconnu ? Eléonore, quand à elle, saisit son pendentif et le porta à son œil _ce geste lui était désormais naturel_ et elle ne put empêcher un petit cri de sortir de sa gorge lorsqu'elle contempla la silhouette entièrement orange de l'homme.
"Venez avec moi mes enfants, cette avenue est assez chaleureuse mais je doute qu'elle ne soit le meilleur endroit pour parler, n'est-ce pas ?

Il marchèrent près de dix minutes avant d'arrivé devant la maison de l'homme. La rue dans laquelle elle se situait avait le don de se faire oublier et ils ne l'avaient jamais remarqué même si ils étaient passé devant plusieurs fois chacun.
L'habitation était modeste, de l'extérieur, elle était presque ridicule quand on la comparait à la plupart des immeubles parisiens. La porte était en bois clair et elle était surplombée d'un linteau sculpté d'étranges personnages mythiques.
A l'intérieur, le mobilier n'était pas de première jeunesse. Cependant, le bois massif rendait mes pièces chaleureuses. Les pièces étaient plutôt petites et il y en avait peu, ils passèrent devant deux portes avant d'arriver dans un salon, avec des fauteuils de cuirs. L'homme les invita à s'assoir et ils s'installèrent tous trois dans le canapé, face à l'homme qui se cala sur un fauteuil assez imposant. Il paraissait minuscule, calé entre les deux accoudoirs qui le dominaient presque.
"-Alors, mes enfants qu'est-ce qui vous amène dans le monde d'origine ?"

***


Il y a plus de deux milles ans, certains terriens, peut être plus chanceux, peut être plus intelligents, découvrirent un passage -on ne sait trop comment- vers un autre monde. Ce monde évoluait dans une autre galaxie, un autre univers. A cette époque, les nouveaux arrivants ne rencontrèrent aucun être humain, mais les conditions était semblables à celles de la Terre. Les nouveaux arrivants nommèrent cette nouvelle Terre "le nouveau monde". Ils bâtirent ainsi une ville tout d'abord, puisque qu'ils n'avaient été que cents environ à immigrer, puis, les villes se multiplièrent.
Les primaires -car c'est ainsi qu'ils s'appelaient eux même- tentèrent biensûr de revenir chez eux eux par le porte de l'origine, pour partager leur découverte avec leurs amis qu'ils ne les avaient pas suivis. Cependant, la porte ne marchait que dans un seul sens, mais aucun primaire ne s'en plaint.
Les primaires venaient simplement de Gaule et ils étaient alors, en temps de guerre contre les Romains. En se réfugiant sur le nouveau monde, ils avaient sans doute échapper à la mort et ils d'en réjouissaient. Ils restèrent ainsi.
Les primaires, au bout de quelques décennie, décidèrent d'explorer un peu plus loin le nouveau monde. Ils se lancèrent ainsi dans quatre expéditions -une pour chaque point cardinal-. Celle qui partit pour le sud arriva vite à la mer, celle de l'ouest arriva face à un lac immense -l'eau n'était pas salée mais, on ne voyait que l'horizon après l'étendue-. Les deux expéditions décidèrent de rebrousser chemin. L'expédition du Nord avança plus longtemps. Cependant, l'hiver arriva, beaucoup plus rude que dans la ville, et les Colombs durent se rendre à l'évidence : ils n'étaient pas équipés pour de tels températures.
Est, eu elle plus de chance, rien ne vint la perturber. Elle parcouru plusieurs centaines de kilomètre avant de découvrir quelque chose : une ville.
Grande.
Peuplée.
Les habitants de cette ville parlaient une langue inconnue. Jolie mais inconnue. Les Colombs se présentèrent en temps que pacifiques -ce monde était peu peuplé, il ne fallait pas s'entre tuer-.
Il remarquèrent alors quelque chose.
D'impossible.
Les habitants de cette ville -ils les appelèrent les seconds- possédaient des pouvoirs extraordinaires.
On les amena devant le roi -enfin, c'est ce qu'ils se dirent en voyant sa couronne d'or et de pierres précieuses-. Ils communiquèrent avec des gestes et des dessins. Apprenants peu à peu la langue, ils firent comprendre au roi que leur femmes et leurs enfants les attendaient et ils retournèrent chez eux, dans leur ville, plus à l'ouest.
Puis, certains décidèrent de rester, ou de ramener leur famille dans cette belle ville. Se métissant. Et bientôt, tous les habitants du royaume possédèrent des pouvoirs, plus ou moins mais au moins un minimum -même les primaires, qui ne s'appelaient plus ainsi-.
Puis l'Histoire avança. Et les deux langue n'en devinrent qu'une seule.
Et désormais, on a oublié cette histoire, elle n'est devenue qu'une légende, pour illustré ce nom, que l'on donne à la Terre "origine'. Et au "nouveau monde" : Nouveau Monde.

Et on racontait de moins en moins cette légende aux enfants, Anna elle même ne l'avait jamais entendue avant que se petit homme nommé Jlim ne la compte en échange de leur histoire à eux.
Leur histoire à elles, avant d'être partie sur le nouveau monde.
Elles qui ne cherchaient qu'à revoir leurs parents.
A les savoir vivants.
A se blottirent dans leurs bras.

La presque même histoire qu'Anna avait compté à sa sœur et Thibault près d'un mois plus tôt.
Et le vieil homme les écoutait sans rien dire. En acquiesçant à certains moment, comme pour dire qu'il savait déjà.


Thibault ne dormait pas. Ils entendait simplement le souffle régulier de ses deux amies dans le lit deux personnes juste à coté de lui.
Il était allongé sur un matelas. Sur le parquet. Il réfléchissait, et s'enfonçait peu à peu dans cette certitude : il avait peur.
Peur de l'homme chez qui il était, un certain Jlim à ce qu'il avait compris.
Ce sentiment s'était rapproché au cours de la soirée. Cependant, il n'en avait fait part à personne. à aucune des deux sœurs, de peur de les inquiéter pour rien. De peur surtout, que Jlim puisse entendre leurs paroles.
Avec la magie, il n'était pas à l'abri.
Il ne se comprenait lui même pas vraiment. L'homme les avait accueillit, les avait écouté. Anna, avait raconté son histoire -n'aurait elle pas du ? aurait elle du inventer quelque chose ?-. Puis il avait raconté une légende. Comme une histoire du soir, que l'on vous compte avant de dormir.
Et puis il leur avait promis de les ramener dans le Nouveau monde -Thibault trouvait ce nom étrange-. Ce car il connaissait une porte dans Paris.
Les deux sœurs s'étaient donc endormies le sourire aux lèvres.

"Et voilà, nous y sommes, vous allez peut être enfin retrouver vos parents !"

Jlim les avaient réveiller à l'aube. Les joignant ainsi à cette habitude de ce lever tôt qui semblait, lui avoir adopter depuis des siècles. Il avait en suite, fourni les trois enfants en monnaie du Grand Royaume -car la partie Ouest du Nouveau monde était formé du Grand Royaume, mais ça, Anna le savait- contre de l'argent Française bien sûr.
Ils s'étaient tous trois douchés puis avaient dégusté leur dernier petit déjeuné terrien pour longtemps.
Jlim ne leur parla presque pas de lui. Il leur révéla simplement qu'il était sur Origine pour vérifier que la magie ne serait jamais révélé aux Terriens. Thibault, qui n'était pas censé la connaitre était sans doutes une sorte de hors la loi, mais Jlim semblait l'avoir oublier.
Le vieil homme appris à Anna que rien avait changé dans le Grand royaume et qu'elle se retrouverait immédiatement. Quand aux hommes qui étaient venus chercher les parents D'Anna et d'Eléonore, ils étaient sûrement des terroristes, c'est ce que Jlim avait deviné.

Ils avancèrent à travers l'encolure de la porte Puis Jlim la ferma derrière eux. La pièce qui les accueillait était plongée dans la pénombre mais c'était à cause des épais rideaux de velours qui empêchait la lumière du soir de pénétrer à travers la petite fenêtre.
Eléonore paraissait émerveillée, comme si un aura merveilleux lui avait traversé le corps. Anna n'était pas moins souriante mais ses derniers souvenirs du Nouveau Monde la laissait tout de même méfiante.
Thibault quand à lui, c'était retourné à peine le porte avait-elle claqué. Pourquoi Jlim ne les accompagnait il pas ? Pourquoi ne laissait il pas la porte ouverte ? Pourquoi ne leur avait il pas donné plus d'explications ? Une vague de crainte l'envahi, certes, c'était lui qui avait voulu accompagner les filles. Il voulait enlever un gros poids des épaules de sa mère en partant ainsi. Mais il ne se sentait pas à sa place. Pire que tout, il se sentait enfermé dans un monde inconnu comme si on l'avait abandonné sur une île déserte sans la moindre possibilité de sauvetage.
Il tenta d'ouvrir la poignée, puis tambourina contre la porte en voyant qu'elle ne s'ouvrait pas. Il était désormais prisonnier, oui prisonnier.
_Thibault, que fais-tu ?
_Je VEUX revenir.
_Calme toi d'abord !
Thibault suivie le conseil qu'Anna avait lâché. Il respira profondément et se calma peu à peu.
_Anna, essaye de ré-ouvrir cette porte.
Elle essaya, en vain.
_Je ne peux pas. Allons voir dehors, nous ne pouvons plus rien faire d'autre.
Ils trouvèrent vite la porte d'entrée.
A peine l'eurent ils ouvert qu'un homme leur cria :
"Vous êtes en état d'arrestation."

Une jeune fille d'environ quatorze ans est allongée sur le dos. Elle ne dort pas, elle a les yeux grands ouverts, et moi, j'entends à peine sa respiration tremblotante. Elle est a peine vêtue, un simple short et un T-shirt bleu, trop petit pour elle et délavé.
Tient, elle se lève ! Elle passe près de moi puis elle attrape simplement la petite bouteille posée près de la porte et boit son contenue. Ensuite, elle se recouche. Elle n'a pas de couverture, ni rien d'autre pour la couvrir, cependant, elle transpire. Elle sert les poings. Elle se retourne. Je ne vois plus sont visage.
Je vois simplement sa silhouette un petit peu musclée, sa peau un petit peu brunie par le soleil et ses cheveux blonds sont mi-longs et emmêlés.
Il fait chaud, le soleil cogne derrière cette fenêtre sans volets ni rideaux.
Trop chaud mais je peux m'en protéger sous le lit de camp de cette jeune fille, seul endroit de la pièce dans l'ombre.
J'ai de la chance d'être un chat.