Roman de Lou-Anne [Sans nom]

Je n'ai jamais connu l'ancien monde. Peut être parce que cela fait déjà une petite centaine d'années qu'il a "disparut", ou plutôt qu'il ne nous est plus visible.

Alors que les humains "simples" entamaient l'année 2073, ils se sont rendu compte que leur Terre n'était plus habitable. La pollution avait déjà entraîné des déformation de naissance, et avait créé de nouvelles maladies incurables.
Les grands scientifiques furent tous réunis afin de trouver une solution, un moyen de lutter contre cette pollution. Pourtant, d'immenses progrès avaient déjà été effectués dans le domaine de l'écologie, l'électricité était produite par des panneau solaires ou des éoliennes, les voitures fonctionnaient à l'électricité...Bref, les humains avaient fait en sorte de retarder la catastrophe le plus possible, mais je pense qu'au fond d'eux, ils savais qu'elle allait ressortir un jour ou l'autre.
Ces scientifiques avaient pour mission de trouver un endroit habitable. Ils commencèrent par effectuer des recherches plus élaborées dans l'espace pour trouver une planète habitable, mais très vite, une idée plus ingénieuse leur vint.
On s'était rendu compte que les lieux de très haute altitude n'étaient presque pas atteints par la pollution.
Alors l'idée traversa l'esprit de l'un d'eux, le Dr. Émile-Étienne. Elle était simple. Simplement construire un nouveau monde en hauteur, au-dessus des nuages.
Les problèmes étaient nombreux, bien sûr. Comment faire tenir ce monde ? Sur des piliers ? Comment pourraient-ils être assez puissants pour supporter une telle charge ? Comment la nature se développerait-elle ? Comment pourrions nous survivre sans profiter de l'effet de serre ?
Mais peu à peu, grâce aux nouvelles technologie, un monde complètement artificiel fut construit.

Des vagues d'humains "simples" avides de vivre sur un nouveau territoire, plus adapté a leurs conditions de vie, furent très vite envoyées sur ce monde en hauteur.
Ces vagues étaient avant tout composées des familles des architectes et scientifiques qui avaient pris en main le projet baptisé "Nouveau Monde", un nom simple mais assez clair pour le comprendre. Puis, le monde étant "terminé", les autres habitants de la Terre arrivèrent sur le nouveau monde.

Il fallut beaucoup de temps pour mettre au point un nouveau système, mais les dirigeants firent tout leur possible pour conserver les notions de pays d'avant, vu que la ressemblance des frontières du nouveau monde était grande avec celle des continents de la Terre. Ainsi l'ancienne Amérique du sud fut rebaptisée "Cité Bleue" ; l'ancienne Amérique du nord "Cité Verte" ; l'ancienne Asie "Cité Rouge" ; l'ancienne Europe "Cité Blanche" et l'ancienne Océanie "Cité Violette". Il n'y avait pas d'équivalent de l'Afrique sur le nouveau monde, et elle ne possédait pas de cité.

Mais quelque chose d'étrange vint perturber cet équilibre politique. Les enfants naissants sur le nouveau monde étaient étranges. Quelquefois, ils possédaient des grands pouvoirs psychiques, d'autres fois, simplement un don plus grand pour l'informatique...
C'était le début des périodes de magnitude. Même aujourd'hui, les scientifiques n'ont jamais compris ce qu'elle était exactement, mais chaque personne avait un champs magnétique différent, et quand deux individus de même magnitude se rencontraient, leur pouvoir, quel qu'il soit devenait immense. Au point que ses rares personnes étaient supérieures aux autres.

L'année à retenir était simple. On ne sait pas à quelle année terrienne elle correspondait, mais un nouveau calendrier vu le jour au changement de monde. Le calendrier magnétique.
Et la datte à retenir était l'an 1.

Ma plaque me réveilla doucement alors que s'entamait la dernière phase de mon rêve. C'était un rêve passionnant, où, entourée d'animaux sauvages, je quittais la citée Verte pour me réfugier dans l'ancien monde. Je le faisait souvent, mais jamais je ne parvenais à le terminer, et au moment où j'arrivais dans cet ancien monde, il se trouvais que l'heure était trop avancé et mon collier ovale vibrait sur ma poitrine. En plus de cela, je ne faisait jamais ce rêve le week-end, comme par hasard !
Pestant contre les horaires trop strictes de cet endroit pourris, je me levais et enfilait une robe de chambre.
Je me rendis avec lassitude dans la salle de bain et pris ma douche. Après m'être soigneusement coiffée, je me retournais dans ma chambre pour m'habiller. À peine eus-je posée ma main sur la porte de mon armoire que ma plaque vibra légèrement et un écran se déplia juste sous mon nez.
"Habillage respectif du jour" était indiqué en haut de la fenêtre. Au bout de quelques secondes, une voix à l'allure robotique se fit entendre :
"Jour : Mardi
Datte : 12 avril
Année : 92
Température extérieure : ..."
Au fur et à mesure que la voix dictait les conditions de la journée, une tenue se formait sur l'écran.
Je la regardait plus attentivement en attendant qu'elle soit terminée. Enfin, la voix se tue et le vêtement se termina.
"Configuration...Terminée"
J'ouvris la porte de mon armoire et trouvait la tenue - qui était d'ailleurs la même que celle d'hier - que je porterais aujourd'hui. Il s'agissait, bien sûr, de l'une des variantes de l'uniforme de mon collège, puisque j'avais cours. Un chemisier dont le col était attaché par une cravate bleue, superposé d'un polo gris, ainsi qu'une jupe plissée bleue et des collants foncés en laine qui gardait la chaleur.
Après avoir enfilée mon uniforme, j'allai manger le petit-déjeuner préparé par ma mère quelques heures plus tôt, et me brosser les dents.
Je mis mon manteau avec rapidité avant de sortir de l'appartement.

Comme d'habitude, sortir par ce temps me faisait tout bizarre. Pourtant, la chaleur revenait, et j'était habituée au froid. Les trottoirs étaient blanc, la route ressemblait à une puce informatique bleue, des haut-parleurs annonçaient les températures de la semaines, ... Je m'arrêtais à ce qui servais autrefois à retirer de l'argent, maintenant appelé informatiseur. En fait, on n'y retirait plus d'argent, mais des données qui se stockaient sur nos plaques. La mienne était réglée pour le mardi, et tout les mardi, je la connectait pour obtenir mon emploi du temps de la semaine - qui changeait donc toutes les semaines.
"Fin de transmission des données" M'annonça une nouvelle voix. Je repris ma plaque et appuyais sur son bouton central, afin de regarder le bâtiment à rejoindre. Aussitôt, un plan apparu autour de moi. Le bâtiment était pointé d'une flèche rouge. Je j'appuyais de nouveau sur ma plaque pour fermer la carte.
Le bâtiment Est était à deux pâtés de maison d'ici, et je ne me hâtais pas, craignant d'arriver trop en avance.
En marchant, je croisais - non sans surprises - Alizé, une élève d'une magnitude exceptionnelle, qui obtenait déjà des pouvoirs de persuasions sur les gens (surtout sur les garçons). C'était très surprenant, surtout qu'elle n'avait pas rencontré son équivalent magnétiseur.
D'origine, elle était déjà très belle. Le visage fin, les yeux noisettes encadrés de deux pommettes saillantes, elle possédait une longue chevelure rousse, qu'elle nouait souvent en toute sorte de coiffures extravagantes. En l'occurrence, elle était coiffée de trois tresses relevées et attachées derrière son crâne par une grosse pince bleue ; et avait juste laissé quelques mèches entourer son visage.
Je me retournais pour lui demander où allait-elle, alors que les cours commençaient dans dix minutes, mais elle avait déjà disparut. Qui sait ce qu'elle avait encore dans la tête !

-Natasha.
-Oui !
-Éléonore.
-Oui, madame !
-...Mitsuko ?
Je soupirais. À chaque fois qu'elle le prononçait, Mme Hoston hésitait, comme si c'était impossible qu'une jeune fille de la citée Blanche ait un tel prénom.
-.Oui...
Et puis d'abord, qui m'avait affligée d'un nom pareil ? Mes parents, bien sûr, mais ils n'avaient jamais voulut me dire pourquoi...
-Éloïse ?
-Oui !
-Alizé ?
-Oui.
Je sursautais et me retournais. Alizé était revenue, pourtant, je l'avais croisée il y a presque dix minutes !

À l'appel de mon nom, je répondit un simple "oui", et pourtant, la fille qui était devant moi, une certaine Mitsuko, se retourna et me porta un regard intrigué. Au début, je ne l'ignorait, mais au bout d'un moment, j'en avait assez de me sentir fixée comme ça, et je lui lançait un regard noir. Elle eut l'air de contredire mon intervention pendant quelques secondes, puis se tourna vers son bureau.
Après tout, qu'est-ce qu'elle imaginait ? Elle était juste devant moi, et elle croyait que je ne la remarquerait pas ?
Après réflexion, je me souvenais de l'avoir vue ce matin. C'est vrai que l'on ne la remarque pas trop, ses cheveux noirs jais et raides, jamais soulevés, et ses yeux gris passent souvent inaperçus.
Enfin, pourquoi m'avais-t-elle fixée comme ça ? J'aurais très bien pu avoir oublié quelque chose chez moi...Enfin, non, puisque j'habite à l'opposé de l'endroit où nous nous sommes rencontrées, mais ça, elle n'est pas sensé le savoir !
Finalement, je pris en note le cours sans me faire de soucis. Elle n'était sûrement pas paranoïaque au point de s'inquiéter pour ça !
Lorsque je sortis de la classe, je la surpris encore, derrière moi, à me jeter des regards appuyés, et lorsque je descendais pour atteindre la salle de cours de technologie robotique , je remarquais qu'elle était seule. C'est vrai que je ne l'avais jamais vue avec des gens...Contre toute attente, cela me surpris un peu. Cette fille était très doué en robotisation, et la plupart du temps, les personnes dans ce cas gagnent une certaine popularité, mais apparemment, ça ne marchait pas à tous les coups !

Pendant le cours, notre professeur nous demanda de faire des équipes de quatre pour créer un robot. Bien sûr, il avait précisé qu'il s'agissait d'un petit robot, n'ayant aucunes utilité particulière, mais tout de même un robot. Le premier de l'année. C'est lui qui a choisi les équipes. Je me retrouvais avec les jumelles Campbel, Éloïse et Émilie, et...Mitsuko...Je fronçais les sourcils lorsque le prof me demanda de les rejoindre, mais m'installais rapidement à la table.
-Vous allez créez un prototype de robot Z-R15. Il sera de modèle 3.4, soit pas plus de quinze centimètres. Je vous laisse le matériel sur cette table, et si vous avez des questions, venez me voir à mon bureau. Le projet ne sera pas terminé aujourd'hui, bien sûr, mais dans une semaine, je voudrais que toute la classe m'ait rendue son projet, pour boucler les notes avant la fin du mois ! Bon courage !
Sur ce, il s'assit devant son ordinateur, et entama un travail sur je ne sais quels plans...
Ce fût Mitsuko qui réagit la première. Elle se leva et alla chercher quatre clés USB noires sur la table.
En la voyant revenir avec ce matériel, je pris un air consterné.
-Pourquoi as-tu ramené CES clés là ? Elles sont nulles, il faut écrire toutes les balises sois-même...Les autres sont automatiques, c'est bien mieux !
Elle me regarda, surprise.
-Il y a au moins dix fois plus de balises proposées sur celles-ci. Et puis, je connais les codes par coeur, alors si vous avez un doute, demandez-moi...Je travaille tout le temps dessus.
Elle s'assit à côté de moi, et m'en tendis une. Je la branchait sous ma plaque, et attendais qu'elle capte toutes les données.
Mitsuko reprit la parole.
-Il va falloir s'organiser. Il nous faudrait un chef de projet, quelqu'un qui s'occupe de l'esthétique, une autre personne des plans intérieurs et la dernière personne peut faire les réglages.
Éloïse répondit d'une voix incertaine.
-Je propose de nommer Mitsuko chef de projet, parce qu'elle est plutôt habituée, non ?
-Oui, je prends des cours de robotique en dehors des cours. Mais toujours dans le cadre du collège, bien sûr.
-A..Alors, tu es d'accord ?
-Je veux bien.
-Moi, ça me convient...
Les jumelles et la concernée avaient l'air Ok, alors je hochais la tête, avant de rétorquer :
-C'est Ok, mais moi, je veux m'occuper de l'esthétique.
-Moi, les plans intérieurs me vont...Émilie, tu veux bien faire les réglages ?
-Oui, c'est bon.
Mitsuko sourit et appuya sur le bouton central de sa plaque.
-Alors on va pouvoir commencer !
J'en étais certaine, avec cette fille dans mon groupe, on ne risquait pas d'avoir une mauvaise note !

Cette Alizé se débrouillait mieux que ce que je pensait. Ces schémas étaient très beau et il n'y avait presque aucunes incohérences par rapport aux plans intérieurs.
-Tu devrais peut être rajouter une prise au niveau du bras.
-J'en ai déjà mis une !
-Oui, mais les gens aiment bien pouvoir recharger leur robot tout en le branchant à deux prises pour qu'il soit chargé plus rapidement.
Elle soupira.
-On ne vas pas VENDRE notre robot, que je sache ! C'est suffisant pour avoir une bonne note !
-Ce genre de chose rajoute des bonus. Et on pourrait très bien aller demander au prof de nous le rendre pour le vendre. Je pourrais rajouter des fonctions, et on partagerais les frais...
À mes yeux, c'était une bonne idée. Avec un design pareil, on pourrait la vendre facilement, même à petit prix...
-Pour moi, une bonne note suffit largement !
Éloïse intervint :
-Vas y, Alizé, ça ne me dérange pas de changer un peut mes plans pour la construction...
Alizé soupira et bredouilla un bref "C'est bon, je le fais..."
L'atelier se déroulais très bien. Alizé avait mis sa plaque en mode tablette graphique et continuait à améliorer ses plans, de dos et de face ; Éloïse créait les plans en 3D, en montrant les fils par transparence ; et Émilie répertoriait tout le matériel en codes. Je décidait de l'aider un peu en m'occupant des animations du robot, le faire marcher, ou parler, etc...
Notre professeur passait de temps en temps dans les rangs pour voir où en étaient les élèves. Lorsqu'il passa devant notre table, il observa nos plans, ne montrant aucunes émotions, et finit par nous dire que le budget était limité, et que si on continuait à rajouter plein d'options partout, notre projet ne pourrait pas être accepté. De toute façon, j'avais fini de contredire Alizé, qui voulait faire plutôt simple.
Lorsque la sonnerie retentit, je ne pu me retenir de sursauter ; le cours était passé si vite !

Je descendi pour me rendre à la cafétéria. Il était midi trente pile lorsque j'arrivais, l'heure où elle ouvrait, ce qui m'arracha un sourire. Comme je n'eu pas à faire la queue, je choisi rapidement mon repas (ma plaque m'avait conseillé de prendre beaucoup de crudités de peu de viande, ce que je trouvais un peu incompréhensible) et payais avant d'aller m'installer à une table, seule. Il faut dire que je suis seule la plupart du temps. C'est un peu de ma faute, je ne fait pas d'effort pour me rapprocher des autres, mais c'est comme ça, je toute façon, je n'en avais aucune envie. D'ailleurs, ce manque de sociabilité était la principale cause de la dispute entre moi et mon père, qui, sur un coup de tête, était partit pour la Citée Violette, me laissant seule avec ma mère, même s'il nous envoyait souvent de l'argent. Je me sentais un peu coupable, même si je savais que ce n'était pas la réelle raison de son départ. Et puis, je le voyait de temps en temps, et nous nous écrivions...

Chaque personne du nouveau monde possède une plaque (autour du cou) qu'ils doivent garder en permanence (elle résiste à l'eau et à la pression forte).
Cette plaque est à la fois leur carte d'identité, une sorte de super-ordinateur, et un objet d'aide (température, datte, ...). Elle remplace aussi le médecin, mais pas la pharmacie ou l'hôpital.
C'est aussi sur cet objet qu'apparais l'argent virtuel du nouveau monde, gagné de plusieurs façons (travail, concours, ...).